Grasser entame sa peine de prison : la justice frappe enfin !
L'ancien ministre des Finances Karl-Heinz Grasser a entamé le 2 juin 2025 sa peine de quatre ans de prison à Innsbruck en raison de l'affaire Buwog.

Grasser entame sa peine de prison : la justice frappe enfin !
L'ancien ministre des Finances Karl-Heinz Grasser a commencé sa peine de prison à la prison d'Innsbruck le 2 juin 2025. Grasser a été condamné à quatre ans de prison dans l'affaire Buwog. Après avoir reçu une convocation au début de sa peine début mai, il disposait d'un mois pour se présenter à la prison compétente. Grasser, qui vit à Kitzbühel avec sa famille depuis des années, est arrivé peu après midi.
L'affaire Buwog est un scandale politique important impliquant de possibles abus de confiance et des accords illégaux liés à la privatisation de 60 000 appartements fédéraux. Selon la politicienne des Verts Gabriela Moser, la République d'Autriche aurait ainsi perdu jusqu'à un milliard d'euros. L'affaire a éclaté au grand jour en septembre 2009, lorsque des commissions suspectes ont été découvertes lors de l'enquête sur la faillite de la Constantia Privatbank. En mars 2025, huit accusés au total, dont Grasser, ont été condamnés à des peines de prison ; les décisions sont désormais juridiquement contraignantes.
Procédure pénale et verdict
Grasser a été accusé d'abus d'autorité officielle et de violation du secret de fonction. L'enquête a révélé qu'il avait transmis des informations privilégiées sur le processus de passation du marché au soumissionnaire Immofinanz, qui a réalisé un bénéfice de 1,2 milliard d'euros grâce au rachat de BUWOG. Grasser a également fait payer à son complice Walter Meischberger un voyage de vacances aux Seychelles en 2004.
Au cours du procès, qui a débuté le 12 décembre 2017, Grasser a été reconnu coupable et condamné à une première peine de huit ans de prison. Cette peine a été réduite à quatre ans par la Cour suprême le 25 mars 2025, tandis que d'autres condamnés comme Meischberger et Peter Hochegger ont également été condamnés à des peines de prison qu'ils n'ont pas encore purgées. Meischberger et Hochegger avaient demandé une peine de prison pour raisons médicales.
Conséquences politiques et perception du public
L'affaire Buwog n'est pas le seul scandale politique qui touche actuellement l'Autriche. Le FPÖ styrien est confronté à un autre scandale financier impliquant une possible infidélité en lien avec le financement du club. On soupçonne que ces fonds sont allés dans les poches de politiciens, ce qui a surpris les étudiants dans le jardin d'un bar derrière l'Opéra de Graz.
Les allégations et scandales en cours soulèvent la question de savoir dans quelle mesure la corruption dans la politique autrichienne a réellement des conséquences. Les scandales politiques, comme l'affaire Buwog, ne semblent souvent pas entraîner de changements durables en raison de leur gravité et de leur ampleur. Cela signifie que le débat public sur l’intégrité et la responsabilité des hommes politiques reste une question centrale dans la société autrichienne.
Pour Grasser et d'autres hommes politiques condamnés, le verdict du juge est désormais un verdict définitif qui souligne l'indépendance de l'État de droit, qui ne s'arrête pas même aux anciens postes ministériels. L'affaire Buwog reste donc un chapitre crucial de l'histoire politique du pays.