Schmidt arrête les flux de milliards : le parti de Dodik sous pression !
Christian Schmidt impose des sanctions à Dodik et à son parti SNSD en Bosnie-Herzégovine pour protéger la Constitution.
Schmidt arrête les flux de milliards : le parti de Dodik sous pression !
Le 25 avril 2025, Christian Schmidt, haut représentant pour la Bosnie-Herzégovine, a imposé de lourdes sanctions financières contre le SNSD (Srpska unie) et ses partenaires de coalition. Ces mesures comprennent la suspension immédiate de tous les paiements du budget de l'État au parti de Dodik afin de protéger les institutions centrales de l'État de Bosnie des attaques répétées de la Republika Srpska. Cosmos rapporte que le SNSD a reçu plus de deux millions de marks convertibles (environ 1,02 million d'euros) en 2023, représentant environ les deux tiers de ses revenus totaux. La Serbie unie bénéficie également largement de l'argent de l'État, puisqu'elle reçoit 395 141 marks convertibles (environ 202 040 euros), qui représentent plus de 50 % de ses ressources financières.
Schmidt, au pouvoir depuis août 2021, a vivement réagi aux activités politiques de Dodik, qui poursuit une démarche visant à séparer la Republika Srpska du reste de la Bosnie. En janvier 2024, le salaire mensuel net en Bosnie était relativement bas, à 1 328 marks convertibles (environ 679 euros), ce qui a encore exacerbé les tensions politiques. Dodik lui-même a qualifié les sanctions d'illégitimes et a contesté l'autorité de Schmidt.
Tensions politiques et conséquences juridiques
Ces mesures arrivent à un moment critique, puisque le parquet a émis des mandats d'arrêt contre Dodik et d'autres hauts représentants de la Republika Srpska. Ces mandats d'arrêt font référence à des menaces contre l'ordre constitutionnel après que le Parlement de la RS a récemment adopté des lois privant les autorités centrales de leurs pouvoirs. En mars de cette année, une tentative a été faite pour faire arrêter Dodik par le SIPA, mais cela a échoué en raison de la résistance de ses fidèles forces de police.
Un autre élément complexe de ce débat est la dimension internationale. Alors que l'UE soutient les sanctions et prône le respect de l'ordre constitutionnel, les actions de Schmidt sont critiquées par la Russie comme une ingérence inadmissible. Entre-temps, l'Autriche et l'Allemagne ont également imposé une interdiction d'entrée à Dodik, ce qui illustre l'isolement international de l'homme politique.
Le contexte de la Bosnie-Herzégovine
La Bosnie-Herzégovine est un pays marqué par des décennies de tensions ethniques et un système politique complexe issu des accords de paix de Dayton de 1995. La région est divisée en deux entités principales : la Republika Srpska, habitée majoritairement par des Serbes, et la Fédération de Bosnie-Herzégovine, dominée par les Bosniaques et les Croates. Cette division ethnique conduit à des impasses politiques récurrentes et permet à des partis comme le SNSD de rester forts malgré toute une série de défis juridiques et politiques.
L’incertitude politique a également conduit à des taux de migration constamment élevés, en particulier parmi les jeunes. Alors que la Bosnie a demandé à devenir membre de l’UE en 2016 et a obtenu le statut de candidat en 2022, peu de réformes ont eu lieu depuis lors, ce qui a encore aggravé la situation économique. Dans un environnement où la corruption est omniprésente et où les partis ethno-nationalistes dominent le paysage politique, les espoirs d’une Bosnie-Herzégovine unie et réformée semblent s’estomper de plus en plus.