Merz prévoit 140 milliards d'euros pour l'Ukraine à partir des actifs russes !
Des centaines de milliards d’euros provenant des actifs de l’État russe pourraient être utilisés pour financer des prêts à l’Ukraine.

Merz prévoit 140 milliards d'euros pour l'Ukraine à partir des actifs russes !
Des centaines de milliards d’euros d’actifs de l’État russe sont actuellement gelés dans l’Union européenne, principalement en Belgique chez Euroclear. Ces avoirs ont été gelés en réponse à l'invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022. Les estimations du montant des avoirs gelés varient, mais se situent entre 200 et 250 milliards d'euros. Sur cette somme, 185 milliards d'euros sont déposés en espèces chez Euroclear car la durée de leurs investissements est expirée. Jusqu'à présent, seuls les revenus de ces investissements ont servi à financer un prêt de 50 milliards d'euros à l'Ukraine. Sur les 185 milliards d'euros, 45 milliards d'euros devraient être réservés au remboursement du prêt, de sorte que 140 milliards d'euros soient disponibles à d'autres fins.
Le débat en cours sur l'utilisation de ces avoirs gelés sera discuté lors du sommet informel de l'UE à Copenhague ainsi que lors du sommet ordinaire de l'UE fin octobre. Les représentants allemands avaient initialement exprimé leurs inquiétudes quant au fait que l'utilisation de ces fonds pourrait mettre en danger la situation financière de la zone euro. Mais le gouvernement allemand a changé de position, surtout après que les États-Unis ont arrêté leur aide militaire à l’Ukraine et que de nombreux États de l’UE sont incapables de fournir une aide militaire accrue sur leur propre budget. Le chancelier Friedrich Merz suggère qu'Euroclear achète des obligations à la Commission européenne, qui seront ensuite stockées.
Le financement de l'Ukraine
Merz envisage d'accorder à l'Ukraine un prêt sans intérêt de près de 140 milliards d'euros, qui sera financé par les avoirs gelés de la Banque centrale russe en Europe. Ce prêt ne sera remboursé qu’une fois que la Russie aura indemnisé l’Ukraine pour les dégâts causés par la guerre. Il est intéressant de noter que les États de l’UE ne seraient pas tenus de fournir des fonds directement à partir de leur propre budget, mais devraient uniquement fournir des garanties au cas où il deviendrait nécessaire de débloquer les fonds gelés. Merz souligne que ces garanties devraient être couvertes par le cadre financier pluriannuel de l'UE, qui sera disponible en 2028.
La Commission européenne, dirigée par Ursula von der Leyen, soutient également l’idée d’utiliser les avoirs russes gelés pour financer l’effort de guerre ukrainien. L'utilisation d'environ 200 milliards d'euros, dont la majeure partie est détenue chez Euroclear, est en discussion. Merz appelle à un nouvel élan pour changer la stratégie russe et forcer le président Vladimir Poutine à la table des négociations. Il souligne que l'UE est déterminée à soutenir l'Ukraine aussi longtemps que cela sera nécessaire.
Réactions et préoccupations juridiques
La Belgique a exigé que des garanties soient fournies afin de ne pas faire face à d'éventuelles poursuites judiciaires de la seule Russie si le projet d'utilisation des avoirs gelés était mis en œuvre. Cela s’inscrit dans le contexte où le gouvernement russe a menacé de prendre des contre-mesures contre les États qui soutiennent de tels projets. Toutefois, ces menaces sont considérées comme limitées dans la mesure où les relations économiques avec l’UE ont déjà été considérablement réduites.
Le gouvernement fédéral allemand discutera en outre de cette question au sein du G7. Elle se considère de plus en plus seule dans le financement de l’Ukraine et craint une baisse d’acceptation au sein de la population. Le ministre des Finances Lars Klingbeil a souligné la nécessité d'exercer une pression maximale sur Poutine et de renforcer les capacités de défense de l'Ukraine. Les besoins financiers militaires annuels de l'Ukraine sont estimés entre 50 et 70 milliards d'euros, ce qui souligne l'urgence de cette discussion.
Le débat sur l’utilisation des avoirs russes gelés constitue donc un défi non seulement financier mais aussi politique qui pourrait avoir des implications profondes pour la politique de sécurité européenne.