Le nouveau Premier ministre japonais fait face à un défi électoral après son entrée en fonction
Le nouveau Premier ministre japonais Shigeru Ishiba est confronté à des élections cruciales quelques semaines seulement après son entrée en fonction. Pourra-t-il regagner la confiance des électeurs pour son parti en proie à des scandales ?
Le nouveau Premier ministre japonais fait face à un défi électoral après son entrée en fonction
Les bureaux de vote au Japon ont ouvert dimanche pour les élections générales. Cette élection représente un premier test pour le nouveau Premier ministre Shigeru Ishiba qui veut gagner les faveurs des électeurs pour son parti en proie à des scandales, quelques semaines seulement après son entrée en fonction.
Un départ avec des défis
L'ancien ministre de la Défense Ishiba, 67 ans, a appelé à de nouvelles élections immédiatement après sa victoire à la direction du Parti libéral-démocrate (PLD). Le PLD est une force politique conservatrice qui a dirigé le Japon de manière quasi continue depuis sa création en 1955.
Mandat public et scandales
En déclenchant des élections, Ishiba cherche à obtenir un mandat public pour le PLD au pouvoir, alors que les taux d'approbation chutent et que la colère du public grandit face à l'un des plus grands scandales politiques du pays au cours des dernières décennies. Le scandale du financement a impliqué des millions de dollars en moyens politiques non documentés, les députés étant accusés de s'enrichir grâce à des pots-de-vin ou de ne pas déclarer correctement leurs revenus.
La démission de Fumio Kishida
L'ancien Premier ministre Fumio Kishida a tenté de limiter les dégâts en remplaçant plusieurs ministres et en dissolvant les factions du PLD, qui sont essentiellement des coalitions au sein du parti. Malgré ses efforts, il a été appelé à démissionner et annoncé en août a annoncé qu'il ne briguerait pas un second mandat.
Défis sociaux et réponses
Son successeur, Ishiba, est également confronté au mécontentement du public, notamment face à la hausse du coût de la vie, exacerbée par la faiblesse du yen, une économie atone et une inflation élevée. Le vétéran politique a promis un soutien financier aux ménages à faible revenu, une augmentation du salaire minimum et une revitalisation régionale, selon Reuters. Il a également annoncé une « sortie complète » des taux d’inflation élevés du Japon et s’est engagé à parvenir à une « croissance des salaires réels ».
Renforcer les relations internationales
Ishiba a fait du renforcement des liens avec les États-Unis une priorité et cherche à approfondir ses liens avec ses alliés alors que les défis de sécurité augmentent en Asie, notamment une Chine de plus en plus agressive et une Corée du Nord belliqueuse. Le partenariat avec le Japon est depuis longtemps au cœur de la stratégie américaine dans la région Asie-Pacifique, et le prédécesseur d'Ishiba, Kishida, l'a introduit cette année. Coopération de défense élargi avec l’allié le plus important.
Différences politiques et identité
En tant que ministre de la Défense, Ishiba a fortement défendu la dissuasion comme une question de sécurité. Il a même proposé une version asiatique du bloc de sécurité de l’OTAN, une idée qu’il a apparemment abandonnée après son rejet par les États-Unis. Dans une culture politique qui valorise le conformisme, Ishiba a longtemps été un outsider prêt à critiquer son propre parti et à aller à contre-courant. Cette volonté de s'exprimer lui a valu de puissants ennemis au sein du PLD, mais en même temps l'a rapproché des membres de la base et du public.
Élections et avenir du LDP
Ishiba appartient à l’aile la plus progressiste du parti conservateur. Ses compétences politiques et son expérience en matière de politique intérieure et étrangère lui ont probablement permis d’accéder aux plus hautes fonctions. Dimanche, les électeurs décideront qui occupera les 465 sièges de la chambre basse du parlement japonais, la Chambre des représentants. Les partis se battent pour obtenir une majorité de 233 sièges, mais plusieurs autres résultats importants peuvent être obtenus.
La quête des majorités
Une « majorité absolue stable » de 261 sièges signifierait que le parti ou la coalition gagnante aurait un président dans toutes les commissions permanentes ainsi qu’une majorité de membres des commissions. Cela permet au parti au pouvoir de gérer plus facilement la gouvernance et la prise de décision. Une victoire de 244 sièges signifierait que le parti aurait le même nombre de membres au comité que l'opposition. Pour qu'une majorité des deux tiers puisse proposer des changements constitutionnels, il faut 310 sièges.
Le PLD d'Ishiba et le parti Nouveau Komeito ont de nouveau convenu de former une coalition. Avant la dissolution du Parlement avant les élections de dimanche, les deux partis contrôlaient la chambre avec une majorité de 279 sièges.