L’Iran reste dans les négociations nucléaires : signes de coopération malgré le conflit
L'Iran réaffirme sa coopération avec l'AIEA malgré les tensions et les problèmes de sécurité. L’avenir des négociations nucléaires reste incertain.

L’Iran reste dans les négociations nucléaires : signes de coopération malgré le conflit
L'Iran a indiqué qu'il ne souhaitait pas interrompre complètement sa coopération malgré les tensions accrues avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). Le ministre des Affaires étrangères Abbas Araqchi a déclaré que la coopération se poursuivrait, toutes les demandes de l'AIEA étant examinées individuellement pour répondre aux intérêts du pays. Selon l'agence de presse officielle Irna, toutes les communications se font via le Conseil de sécurité nationale iranien. Cela intervient dans un contexte où le parlement iranien a récemment adopté une loi suspendant la coopération avec l'AIEA jusqu'à ce que la sécurité des installations nucléaires irakiennes soit garantie. Le moment exact auquel cette sécurité sera considérée comme garantie reste soumis à la décision du Conseil de sécurité.
Les inspecteurs de l'AIEA ont quitté le pays il y a une semaine après ne plus pouvoir travailler en raison de la suspension formelle de la coopération. Araqchi a également souligné les dangers liés à la prolifération des matières radioactives, soulignant que tant la sécurité des installations nucléaires que la sécurité des inspecteurs eux-mêmes nécessitent une considération sérieuse.
Une préoccupation internationale croissante
L'AIEA a accusé l'Iran de violer à plusieurs reprises les conditions et envisage de porter l'affaire devant le Conseil de sécurité de l'ONU. Le Conseil des gouverneurs de l'AIEA a adopté une résolution affirmant qu'aucune garantie ne peut être donnée quant aux objectifs pacifiques du programme nucléaire iranien. Cela s'est produit dans un contexte d'inquiétude croissante concernant les activités iraniennes, en particulier après que les inspecteurs de l'AIEA ont découvert des traces d'uranium dans des installations non déclarées. Même si les dirigeants politiques iraniens affirment qu'ils ne cherchent pas à se doter de l'arme nucléaire, la crédibilité de ces déclarations reste mise en doute.
La résolution, initiée par l'Allemagne, la France, la Grande-Bretagne et les États-Unis, appelle l'Iran à répondre rapidement aux questions concernant une enquête en cours. Les inspecteurs de l’AIEA ont découvert que l’Iran produit de l’uranium avec un niveau de pureté proche de celui de la fabrication d’armes. En lien avec ces développements, les inquiétudes se sont également accrues quant à d’éventuelles attaques israéliennes contre les installations nucléaires iraniennes, en particulier après qu’Israël a lancé des actions militaires contre l’Iran le 13 juin.
L'avenir des négociations
Les négociations sur le programme nucléaire iranien étaient déjà au point mort avant que le conflit n'éclate, même si les États-Unis et l'Iran négocient depuis avril d'éventuelles restrictions sur le programme nucléaire iranien. Même si le président Donald Trump a exprimé son scepticisme quant au déroulement de ces négociations, l'Iran reste ouvert à la diplomatie, selon Araqchi. L'une des principales préoccupations de l'Iran est que les négociations se concentrent exclusivement sur le programme nucléaire et n'incluent pas d'autres sujets tels que le programme de missiles iranien.
Cependant, l’Iran n’acceptera aucun accord qui n’autorise pas l’enrichissement de l’uranium, ce qui représente une ligne rouge claire pour Téhéran. En réponse à la résolution de l’AIEA, l’Iran a annoncé une augmentation « significative » de sa production d’uranium et envisage de construire une nouvelle installation d’enrichissement dans un « endroit sûr ». L'Iran a déjà annoncé qu'il remplacerait les centrifugeuses existantes de l'usine de Fordow.
L'incertitude quant à l'avenir des négociations nucléaires reste grave en raison des développements actuels. La pression internationale sur l’Iran s’accroît en raison de tensions géopolitiques importantes qui pourraient déstabiliser davantage la situation.